vendredi 17 novembre 2017

L'homme, domesticateur ou domestiqué?


Différences craniofaciales saillantes entre hommes modernes et Néandertaliens (en haut) et entre chiens et loups (en bas).
Une étude de génomique parue en octobre dernier tend à confirmer l'hypothèse de l'autodomestication, proposée il y a longtemps par l'anthropologue Franz Boas et l'éthologue Konrad Lorenz.
Le syndrome de domestication (ensemble des transformations biologiques manifestées par les animaux domestiques par rapport à leurs cousins sauvages) est vu habituellement comme une preuve du contrôle des hommes sur les animaux domestiques devenus de simples artefacts. Or il apparaît que ce processus s'est appliqué aussi à l'homme lui-même: gracilisation du squelette, réduction de la mâchoire etc. Et ceci n'est évidemment pas volontaire! Ces études biologiques confirment les approches ethnologiques qui décrivent la domestication non comme une domination de l'homme sur la nature mais comme un phénomène réciproque, dans lequel l'homme est à la fois domesticateur et domestiqué.
A noter que cette étude propose une émergence de ces processus dès l'apparition d'Homo sapiens par contraste avec l'homme de Neandertal, même si une accélération s'observe à partir du Paléolithique supérieur et surtout du Néolithique. Ainsi la taille du cerveau humain diminue depuis ces périodes récentes.
  

Theofanopoulou, C., Gastaldon, S., O’Rourke, T., Samuels, B.D., Messner, A., Martins, P.T., Delogu, F., Alamri, S. and Boeckx, C., 2017. Self-domestication in Homo sapiens: Insights from comparative genomics. PloS one, 12(10), p.e0185306.

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